
11ième Ultra in the pocket, la vieillesse me gâte car je commence à gérer comme un vieux sage, l’impression de parler comme Loïc (il se reconnaitra 😘)… Mais bon 110km/3500m D+ en 14h sans aucun coup de mou 😊, la maturité n’est pas loin… Allez ,je vous raconte la Volvic Volcanique Expérience !!

2 ans d’attente pour courir cette course, avec Julien nous sommes « chaud bouillant ». Dommage pour Pierre qui devait être de l’aventure mais qui n’a même pas pris le départ à cause de problèmes de santé (courage copain 💪).
Niveau prépa, nous sommes pas mal, pour ma part 4 sorties semaines, 3 courses plutôt réussies depuis janvier, pas de blessure. Avec Julien on a mangé quelques Fauconnières (seuls les cherbourgeois connaissent), j’ai pas trop d’inquiétudes.
Nous partons le jeudi matin de Cherbourg à 9h en van, le départ de la course est fixé à 4h00 le vendredi matin, c’est tôt donc je me dis tout de suite que je ne vais pas dormir, cela enlève le stress d’absolument vouloir dormir. Nous arrivons vers 17h à Volvic, cette ville sent bon la zenitude de montagne ❤️ c’est agréable. Nous allons tout de suite retirer nos dossards à l’aire de départ.

Je vous le dis tout de suite, niveau orga y a pas mieux, car tout est fait pour que le coureur se sente à l’aise. Difficile de faire mieux pour une orga, la liste est longue et j’en oublie : événement éco-responsable, roadbook avant course, salon du trail, concert, buvette, jeux pour les enfants, emplacements pour boire des verres, grande tente pour le repas, artisanat mis à l’honneur dans toute la ville, kiné, réflexologue, navette pour acheminer les coureurs et surtout des centaines de bénévoles sur le pied de guerre pour vous chouchouter, UN GRAND MERCI !! Et cerise sur le gâteau : le balisage, mon dieu que vous avez assuré, bravo !!

Dossards récupérés, nous trouvons une place pour dormir à 10 min à pied du départ. On sympathise avec des Caennais qui campent à côté. Je propose une petite bière à Juju, nos voisins hallucinent : « quoi une bière !? vous n’êtes pas sur le 110 ?? bin si pourquoi 😂?? » Juju leur explique lâchement que c’est mon rituel pour dédramatiser le moment, mouais il n’est pas le dernier à la boire… Et de fait on dort plutôt bien (et pas nos voisins 😁😉).

On se lève à 2h, Muesli, kiwi, café, nokage des pieds. Je choisis de partir avec mes speedgoat 4, mon sac raidlight olmo 12L, mes bâtons 3 brins léki, un t-shirt manche longue evadict très léger, je ne serai pas déçu de mes choix. On rejoint le départ à pied à 3h30.
LA COURSE
François D’Haêne est là, comme à son habitude il est accessible pour tout le monde. Dernièrement je le croise tellement souvent que j’ai l’impression de voir un pote de Cotentrail 😆 sacré François !! Bon je ne crois pas que ce soit réciproque, il ne voit pas en moi un pote de la team Salomon, d’ailleurs il ne me voit pas tout court, je suis trop petit 😂, bref j’ai un grand respect pour cet athlète 🙏.
La musique de départ n’est pas fifou, mais on sent fou, avec juju on se met dans le premier quart, pas évident de jauger, nous sommes environ 420 coureurs au départ, tous plus musclés les uns que les autres 😳 sauf nous. A cela s’ajoutent les coureurs des duo et trio qui feront des relais avec leurs partenaires à certains endroits du parcours.
Le GO est donné à 4h00, la grande difficulté du parcours qui nous attend est son dénivelé assez faible : 3500m sur 110km il va falloir courir garçon !!


Les premiers km sont assez lents car la densité de coureur ralenti la progression. Les conditions météos sont parfaites, pas de vent, pas trop chaud. Je profite du premier km pour faire la plus belle chute/roulade du peloton, mes bâtons sortent du carquois mais je les rattrape en plein vol et repars sans m’arrêter, ça fait bien marrer tout monde moi y compris 😜. Direction le Puy de la Nugère, ça monte mais ce n’est pas terrible. Pas de consignes de course avec Julien, en fait on fait l’accordéon, il me lâche sur les descentes roulantes et je le reprends dans les montées. Au km 6, mon pied accroche une pierre et je me vautre encore lamentablement, la tronche dans la terre, quel blaireau je fais, heureusement je ne me fais pas mal. Au km15 arrive le 1er ravito, bien garni avec charcuterie et fromage du pays, fruits frais et sec, Volvic évidemment, Salveta et boisson isotonique.

Le jour se lève, toujours agréable d’enlever la frontale, une couverture nuageuse nous protège pour le moment. nous enchainons une succession de petites montées de Puys. Pour avoir fait en rando les 35 premiers km avec mes potes l’année dernière (fameux pique nique en haut du Puy de la Coquille, LCDH forever 😉), je sais à quoi m’attendre.

Au km 16, le parcours nous fait traverser le Vulcania, j’ai adoré ce petit extra, le grand hall avec ses arbres tropicaux me faisait carrément penser au décor de Jurassik Park 🦖🦕.

Le Puy de Dôme se présente devant nous aux alentours du km 25, le décor est vraiment beau car nous alternons des sous-bois très verts avec des clairières de roches volcaniques. La force de ce parcours est sans aucun doute la nature, en effet seulement 5% de goudron sur les 110 km, top !!

Avec Julien on se retrouve au pied du géant d’Auvergne que l’on décide de gravir ensemble. C’est un aller/retour avec une boucle au sommet. Au début de notre montée on croise le futur 3ième de la course (dossard 56) qui nous salue, lui est à la fin de la descente, c’est assez sympa comme principe.
La montée est une formalité, la forme est là, c’est top !! Nous arrivons en haut vite et frais. Par contre la brume nous accueille, il ne faut pas trainer car le coup de froid serait préjudiciable. Dommage pour la vue il faudra repasser…



A ce moment de la course, 30ième km, nous avons avalé le gros du dénivelé, presque 2000 m de mémoire, arrive une portion délicate à gérer avec une cinquantaine de km à courir. Je me concentre sur les ravitos à venir histoire de découper la course et surtout de soulager le mental. Avec Juju on arrive en forme au ravito du 44ième. Il commence à faire chaud, je découvre avec bonheur la Volvic fraise, bordel que c’est bon, j’en boirai des litres jusqu’à la fin. Juju se gave de fromage, mauvaise idée, on repart du ravito le ventre plein, Juju commence à suer comme un cochon fiévreux 😂😘…

Km 46, la montée qui suit est sèche, le prochain ravito est dans 18km, j’arrive toujours à courir dès que c’est plat. Julien est derrière, il a un coup de moins bien. Heureusement dans ces moments là, les paysages sont magnifiques. Je reprends notre voisin caennais, lui aussi accuse le coup. Je décide de mettre ma musique afin de m’enfermer dans ma bulle, car le combat avec soi-même débute, l’essence même de l’ultra endurance, c’est ce que je suis venu chercher.
Les kilomètres s’enchainent, je ne vois toujours pas Juju revenir, j’espère qu’il va bien. Courir devient un combat, pour rester performant je joue avec les éléments de la nature : « je cours jusqu’à l’arbre au loin, puis 10 secondes de marche » ainsi de suite… Je commence aussi à percevoir une bonne performance pour moi donc cela me donne du courage et me booste à fond. Une douleur au fascia lata gauche apparaît au 65ième, c’est gênant mais pas handicapant, je sers les dents surtout dans les descentes.



Arrive le magnifique ravito du 77ieme km, dans une grande carrière volcanique ocre, c’est très dépaysant. Comme pour tous les ravitos de cette course, je commence par remplir mes gourdes, manger un bout de charcut, de banane, boire beaucoup de Volvic fraise et repartir, 5 à 10 min d’arrêt en moyenne.
Au moment de repartir, Julien m’interpelle 😀 il arrive au ravito, il m’explique qu’il a du se reposer et que ça va beaucoup mieux, c’est cool !! Peut-être arriverons nous à finir ensemble, je repars pour achever ce périple.


Sur les 25 derniers km se présentent 2 belles montées, je les avale avec une facilité déconcertante, quel pied. Le château de Tournoêl sonne comme une pré arrivée, s’ensuit une belle descente vers Volvic mais étonnamment la fin très technique me permet de ne pas trop souffrir du fascia. Volvic s’offre aux coureurs avec plein de gens qui nous encouragent, quelle récompense après tous ses efforts. Je franchis enfin la ligne d’arrivée en 65ième position, je suis très fier de ma course car c’est la plus aboutie sur une telle distance.
Et mon Julien alors !? Je l’attends impatiemment, au bout de 30min , je reçois un appel, il est en bas de la dernière montée foudroyé aux 2 jambes par une tendinite du releveur, il ne peut plus courir (mauvais choix de chaussures après réflexion). Il n’arrivera que 2 heures après moi en ayant beaucoup souffert. Chapeau à toi d’avoir fini dans ses conditions 💪 !! Petit big up au voisin Caennais François qui a reprit du poil de la bête pour finir 20 min devant moi 💪.


Voila après une bonne douche et quelques bières bien méritées au campement d’arrivée, je m’occupe de mon Julien comme une mère 😂, il a les chevilles qui ont doublé de volume. Un bon barbec va l’aider à le remettre d’équerre !!
Pour ceux qui se posent la question d’aller sur cette course, niveau orga rien à redire c’est parfait, les paysages sont très beaux. Par contre attention il faut venir pour courir, ce n’est pas un trail de haute montagne, donc il faut s’y préparer et ce n’est pas rien. Moi j’ai adoré, bravo aux auvergnats 💪😘. Cela peut convenir aussi parfaitement pour un premier 100 bornes car pas de grosses difficultés ni de nuit à gérer.
Portez vous bien, pour ma part la prochaine course est une courssette dans les Alpes, UTMB ❤️❤️❤️

T aurais pas paumé tes bâtons par hasard ??!! 😜😜
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Bin non figure toi, j’ai fait hyper gaffe ce coup-ci 😅
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bravo les gars, bonne récup
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