

Avec Sophie, nous arrivons à Chamonix le jeudi matin 25 août. Par chance Caroline et Tony qui font respectivement les courses CCC et UTMB nous ont réservé une place au camping des Arolles en plein centre de la capitale du trail. La vue imprenable sur le Mont Blanc me met tout de suite en condition.

Les dossards sont récupérés l’après-midi, c’est une formalité au contraire de ce que l’on peut entendre sur les réseaux, l’orga est parfaitement huilée, bravo à eux. Un petit tour au plus grand salon du trail au monde, rencontre de François d’Haêne (je suis toujours impressionné par la taille de ses petits mollets, comment fait-il pour être aussi puissant dans les montées 🧐🤔😅, mystère !?). Passage inévitable dans les rues animées de Chamonix, quelle ambiance, c’est top. Retour au camping avec les jambes un peu dures, le stress monte les amis…


La veille de course reste un moment hors du temps, tu es bien sans être serein, pour nous détendre nous prenons une petite bière avec nos voisins et ensuite mangeons au resto. Je prends des pâtes et promets à Sophie de revenir dimanche pour me taper un bon plat savoyard, chose qu’elle même ne se prive pas de faire 😒😛.


Vendredi 26 août
18H00 -> 19h00
17h59 Chamonix place du triangle de l’amitié, plus question de reculer… Sophie vient de me quitter pour rejoindre les milliers de spectateurs qui attendent le lâcher des 2627 fauves. Vangelis fait frissonner mes petits bras pas musclés, d’ailleurs j’évite de regarder trop les autres coureurs qui sont taillés à la serpe, faut vraiment que j’arrête les gâteaux apéro 🙄 (résolution 1). François un copain de Cotentrail est aussi au départ.

Le plus effrayant dans ses moments d’attente, c’est de savoir que dès le top départ tu vas être en plein effort pendant environ les 40 prochaines heures, donc t’es content de partir mais à la fois pas trop non plus 😅. Et tout le monde qui rabâche : » la vrai course commence aux Contamines », ça me fatigue « et pendant les trente premiers kms tu fais quoi, tu tricotes !? »


C’est parti !! le couplet fatidique de Vangélis démarre, le flot de traileurs survitaminés s’engouffre sous l’arche qui sera notre seul objectif primaire durant les prochaines heures. Les spectateurs sont chauffés à blanc, impossible de voir Sophie, mais quel pied ce départ de l’UTMB !! Dans 30″ je vais enfin avoir réponse à quelques questions qui me turlupinent depuis plusieurs jours :
1/ Est ce que mes 2 tendinites aux tendons d’Achille vont me faire mal dès le début ? réponse : Ah ba oui, ça va être sympa…
2/ Est ce que je vais avoir une tendinite au releveur, ou est ce que je stomatise depuis 15 jours sur une douleur fantôme ? réponse : bin ça a l’air d’aller ma foi !!
3/ Elles sont belles mes Hoka speedgoat 5 toutes neuves, oui mais je ne les ai jamais essayées car je m’y suis pris comme un pied dans ma prépa ? réponse : rhoo qu’elles sont confortables mes chaussures, j’ai bien fait d’acheter des chaussures neuves !!
Allez c’est parti direction les Houches, 8km de chemin plat et large, cela permet d’étirer le peloton. Les spectateurs sont en nombre et bruyant, c’est la fête. A ce moment de la course ce sont toujours les mêmes interrogations, je me souviens me dire « je sens que je vais pas aller au bout » puis « nan t’as pas le droit, Sophie est venue exprès pour te soutenir, espèce de blaireau ne pense pas et cours… » bref le combat perpétuel entre l’ange « étape par étape, tu construis ta course🙂🙏 » et le démon « t’es gros, t’es mou, les autres autours courent vachement mieux, si tu fais au moins 42km tu peux arrêter c’est déjà pas mal😣🤬 »…
19H00 -> 20h00 677ième 13.3km 774m (1h41 de course)
Le ravito des Houches passé (personne ne s’y arrête), on attaque la montée du Délevret, une formalité quand tu es frais. J’ai le plaisir de croiser Loic (notre président 🙏) et Pierre Adrien (bravo pour ta perf 💪) qui ont couru la TDS, ça fait super plaisir de les voir. Un coureur descend en sens inverse, visage fermé, ce n’est autre qu’Aurélien Dunand-Pallaz qui bâche suite à blessure, 2ième de l’édition 2021, ça me désole car j’apprécie cet athlète.

20H00 -> 21h00 665ième (-12) 21.6km 921m (2h34 de course)
La descente vers Saint Gervais est rapide, les quadris sont sollicités, tout le monde court comme des lapins…ça va pas durer hihi. La traversée du village est un must !! Une foule en délire (j’en rajoute un peu) acclame les courageux(ses). J’y retrouve Sophie, cool les bus affrétés par l’orga ont l’air de fonctionner (45€ le pass, c’est cher mais cela permettra à ma douce de parcourir l’Italie, la Suisse sans prendre la voiture). Je recharge les gourdes et repars vite, je lui demande de préparer du NOK pour les Contamines car j’ai un pied qui chauffe déjà sous la voute plantaire, bizarre.
21H00 -> 22h00 635ième (-30) 31.3km 1420m (3h58 de course)
Entre Saint Gervais et les Contamines, ce n’est que de la relance, j’allume ma lampe Stoots (je vous en reparle tout à l’heure) je suis en forme donc ça passe plutôt bien. La météo s’annonce clémente, c’est cool car sur ce genre de course c’est souvent le facteur x qui peut tout faire basculer. On nous annonçait des orages depuis une semaine, que nenni, le beau temps ne nous fera pas défaut, ouf. Arrivée aux Contamines le ravito est bondé, j’ai du mal à me frayer un chemin, je retrouve Sophie, les feux sont au vert. Un bisou et c’est parti pour l’entrée dans la montagne (ah c’est pour ça que la véritable course commence maintenant lol !! 😁). Je lui donne rdv, à Courmayeur le lendemain matin en Italie. Elle va pouvoir se reposer mais ce n’est pas évident pour elle car je ne sais pas du tout à quelle heure je serai au 80ième km. En plus je n’aime pas du tout être optimiste sur ce genre de prévision car ça porte malheur grrr 😱

22H00 -> 01h00 602ième (-33) 45.2km 2786m (7h06 de course)
L’objectif suivant est de monter au refuge de la croix du bonhomme. Je rejoins rapidement le ravito de la Balme, comme la dernière fois je trouve qu’il arrive super vite. Je recharge en 2 min puis repars, je peux maintenant profiter car je suis en course, je suis bien, advienne que pourra, le cerveau se décontracte. Je sens mes 2 tendons d’Achille mais ça va, par contre je sens un de mes fascia lata, elle m’enquiquine toujours cette douleur, fait c….

Les nuits sur l’UTMB ne sont pas angoissantes car il y a toujours du monde devant ou derrière soi, surtout la 1ère nuit. Ce n’est pas les mêmes sensations que sur d’autres ultra où tu te retrouves seul perdu dans la « pampa » au milieu des patous ou des bruits de la forêt. Par contre il n’y a plus de supporter sur le bord des chemins, la nuit est rythmée au cliquetis des bâtons, j’aime cette ambiance, personne ne parle, chacun est focus sur son effort, c’est pour cela que je suis là ❤️ … J’arrive à 1h05 au refuge, 45km et 2786m avalé depuis le départ.
Samedi 27 août
01H00 ->02h00 687ième (+85) 50.2km 2786m (7h41 de course)
Je fais une piètre descente vers les Chapieux, je m’en rappelle pas trop mais je perds 85 places, la loose… Donc vu ce constat j’en profite pour vous parler de ma lampe Stoots enfin plutôt de la lampe de mon pote Gaël. Comme en 2019 j’ai demandé à Gaël si ça ne le dérangeait pas de me prêter sa lampe. Avec sa bonté d’âme il accepta (il s’est peut-être senti obligé 😄 ). Cependant il me dit qu’il a vendu sa Petzl Nao bien connue des trailers pour acheter une lampe Stoots !! Inventée et conçue par des Français dans nos montagnes, ce concept de lampe est tout simplement ahurissant : un faisceau parfait (très diffus), une autonomie de malade (15h avec un concept d’accus innovant), une simplicité d’utilisation, bref du matériel minimaliste pour perfectionniste, un coup de cœur. Un grand merci Gaêl, quel confort, je t’ai ramené des bières 😘.

02H00 ->04h00 705ième (+18) 60.9km 3840m (10h06 de course)
Le col de la Seigne est un gros morceau de la course, les organismes puisent déjà dans les réserves et il faut avaler 1100m de D+. Cependant une carotte nous attend en haut : le passage en Italie🍕🍝 (pizza, pâte, un raccourci bien primaire, je sais à notre époque on a plus le droit de faire des généralités, je me fais toujours enguirlander pas mes filles, résolution 2 ne plus faire de généralités, j’en rigole tout seul) !! Je perds encore un peu de place dans la montée, cependant je me sens bien et j’ai déjà pas mal d’avance sur mon temps de 2019, cela me motive. J’essaie de mettre ma musique, mais Deezer ne fonctionne pas, je rage car je perds du temps et de l’énergie dans cette démarche. J’ai pourtant téléchargé ma musique mais le fait d’avoir coupé les données mobiles pour préserver l’autonomie de mon portable a tout déréglé. Tant pis, tant bien que mal j’arrive en haut, il fait un peu froid donc je ne m’attarde pas.
04H00 ->06h00 684ième (-21) 68km 4107m (11h11 de course)
Une petite descente suivie d’un petit coup de cul nous emmène vers le pic des Pyramides Calcaires, un enchevêtrement de caillasses. J’ai encore de la chance cette année car je vais faire le parcours intégral, chose rare sur l’UTMB. Par mauvais temps les pyramides sont souvent annulées. Je me sens en forme, il fait encore nuit, ce qui veut dire que je suis en avance sur mon temps car le levé du jour était d’actualité il y a 3 ans. J’aime les cailloux donc j’accélère, je sens les copains autour de moi moins à l’aise hormis un Finlandais blond (hou non pas de généralité, pardon 😅). On attaque tous les 2 dans la descente vers le lac Combal. Mon TFL me fait souffrir donc je le laisse partir, j’ai décidé de changer de semelles à Courmayeur, pourvu que Sophie y soit car j’ai mal et il faut que je change quelque chose, mes genouillères sont inefficaces 😰. 300m avant le ravito du lac Combal je me fais une belle entorse, ma cheville gauche part, heureusement que je suis hyperlax des chevilles, j’ai eu chaud.
06H00 ->08h00 724ième (+40) 80.9km 4608m (14h10 de course)
Je repars du Lac Combal assez vite car des coureurs en détresse vomissent donc c’est un peu dérangeant 🤮 (surtout pour eux, les pauvres). Une chose qui est très bien faite sur l’UTMB, ce sont les pancartes qui te disent ce qui t’attend en dénivelé et en km avant le prochain ravito; à chaque arrêt cela permet de se focaliser sur un objectif, parfait. Direction Courmayeur (12km, 500m+), synonyme de moitié de course, de base de vie, de repos, de repas, de retrouvailles avec ma soso 😃 et aussi de changement de semelles, bref vous l’aurez compris le graal en terme de motivation 💪!!
Avant cela je dois me farcir le Mont Favre, je me cale derrière un grand, très grand français qui m’emmène au 3/4, puis je prends la tête du convoi avec quelques copains qui me suivent comme le Messi. La vue en haut fait partie des 2 plus beaux panoramas de la course (avec les balcons de Berthone – Bonatti). C’est GRAN…DIOSE 😍😎.


Pas beaucoup de coureurs s’arrêtent pour prendre des photos, j’immortalise ces moments pour mes vieux jours « tu vois petit , j’y étais !! ok papy t’as pas 10 balles stp 😒 »…
J’appelle Sophie pour la prévenir de ma future arrivée sur Courmayeur. Et là patatra, elle m’annonce qu’elle n’y sera pas car elle est prise de cours, pourtant elle s’est levée à 6h30, mais une erreur de parking + mes 2h d’avance sur mes prévisions en ont décidé autrement. J’en suis plus navré pour elle que pour moi car elle fait tout son possible pour être au top !! Résolution 3 : faire culpabiliser son être chère pour obtenir des massages 🤪. J’avale la descente technique dans les bois à l’approche de Courmayeur, je prépare mentalement mon arrêt « recharge montre, chaussettes, Nok, gourde, s’alimenter… ». Je récupère mon sac de « survie », malgré l’assistance prévue de Sophie, je voulais en faire un au cas où et aussi pour la rassurer, bien m’en a pris.

Je suis en plein ravitaillement, et qu’elle ne fut pas ma surprise, lorsque j’aperçois Sophie entrer dans la salle. Elle s’est débrouillée pour monter dans un bus en passant devant des groupes qu’ils l’ont laissé passer, trop forte 🥰 !! J’en profite pour effectuer mon changement stratégique de semelles, une nouvelle course commence !!
08H00 ->10h30 701ième (-23) 85.8km 5413m (16h22 de course)
Il y a 3 ans j’avais pris cher dans la montée de Bertone, environ 800m D+ de lacet dans un bois. Donc j’appréhende un peu en sortant de Courmayeur. Je me suis arrêté plus longtemps que prévu mais je sens que j’ai refait le plein d’énergie, d’ailleurs je repars avec plus de 2h d’avance donc cela me donne la patate. A chaque début de montée c’est le même scénario, le souffle s’emballe, les jambes sont lourdes, puis au bout de 20 minutes, une fois le rythme trouvé, tout se remet en ordre. Sur cette course je ferais toutes les montées sans m’arrêter, jamais en détresse hormis avant Champex où je prendrais une bonne cartouche. Je me cale derrière une coureuse, on double du monde en mode wagon express, très bonnes sensations. Je sais qu’en haut, nous attend un panorama de folie, les fameux balcons entre Bertone et Bonatti 🤩😎.
10H30 ->13h00 686ième (-34) 98.3km 5823m (18h43 de course)
Je remplie mes gourdes à Bertonne et repars aussitôt, je préfère perdre quelques minutes dans 1 km pour admirer les montagnes, c’est trop beau !!




Je passe le refuge Bonatti et préviens Sophie que je vais arriver sur Arnouvaz, elle est « trannquille mimille » en train d’engloutir une tarte Tatin en terrasse, l’assistance ça creuse 😅😋


Quand j’arrive il n’y a plus de tarte 😂, par contre j’en profite pour m’alimenter et aussi essayer de me reposer. Je m’allonge dans l’herbe sous la surveillance de Sophie, au bout de 5 min, entendant les pas de mes collègues continuant l’aventure je ne peux me résoudre à rester allonger, je repars regonfler à bloc !!
13H00 ->14h30 660ième (-26) 103km 6566m (20h26 de course)
J’attaque l’ascension du grand col Ferret, sommet du tour du Mont Blanc rien que ça, 800m de D+ mais je sais qu’en haut je passerai en Suisse 🍫. Je glane des places, c’est encourageant. Je m’alimente toujours aussi bien donc j’ai de l’énergie en stock. Sur ce sujet délicat, voici mes routines : j’emmène sur moi une gourde de boisson énergétique Decathlon ISO+ (pas très onéreux et elle fait le boulot) sinon j’ai 2 pompottes, 1 banane (ça peut te sauver la life la banane, oui oui) et enfin des minis snickers 😜 que je mange seulement en haut des cols en récompense d’une belle montée. Sinon aux ravitos c’est soupe de vermicelles, coca ou thé chaud, charcuterie, pas de fromage car je trouve cela lourd et du pain. J’ai la chance de n’avoir jamais de souci de ventre, chose qui occasionne la majorité des abandons sur ultra.
En haut du Col Ferret se présente une descente de 17km, j’ai une grande pensée pour mon pote Jimmy 😘 avec qui on avait subi un orage avant d’arrivée à la Fouly. Cette fois ci le ciel est clément avec moi, François Gourbin en profite pour me rattraper, il va faire un finish haut de gamme (35h00), sa prépa paye, bravo à toi 💪. Je le suis sur 5/6 km mais je ne veux ou ne peux pas rester sur ce rythme, pas grave j’avance bien tout de même. Je passe La Fouly où je ne m’arrête que 13′ (1h il y a 3 ans) et file vers Champex-Lac.

14H30 ->16h00 642ième (-18) 113km 6634m (22h04 de course)
Je me fais avoir comme un bleu sur la montée de Champex, en effet je suis tellement focus sur les 3 dernières montées de la course qui sont dures à enchainer, que j’en oublie la côtelette qui amène au village. Je prends un gros coup de bambou 🥵, et peine tant bien que mal à arriver au ravito, ça sera mon gros coup de moins bien de la course, comme quoi….Manque de bol Sophie galère avec le bus car le chauffeur s’est planté de route 😭. Je suis un peu touché, je me calme, me nourris, puis décide pour la première fois sur une course de me faire masser. Je m’allonge 10′ pendant que mes quadris endoloris subissent un pétrissage façon pâte à pizza. Cette opération salvatrice me fera un bien fou, un grand merci aux kinés et élèves kinés 🙏. Au moment de repartir, ma bienfaitrice arrive à l’arrache, un bisou 😘 et je repars requinqué comme jamais, plus que 3 grosses difficultés !!

En sortant de Champex, nous longeons le lac aux abords du village, c’est vraiment beau, il faut vraiment que l’on revienne en Suisse faire un road trip 🚙, quelle sérénité se dégage de ce pays.

16H00 ->23h00 598ième (-44) 143km 8288m (29h07 de course)
La montée vers La Giète se fait au début avec plusieurs cours d’eau à traverser à gué. Puis s’ensuit une longue montée peu pentue, un coureur anglais me colle, je m’arrête pour le laisser passer, il s’arrête, ok j’ai compris je t’emmène en haut mister, no problem 💂♂️… La nuit tombe, j’arrive dans la bergerie où quelques heures plus tôt Jim Walmsley a perdu la course. Le panneau annonce 5km de descente pour atteindre Trient. Sur la fin de course le début des descentes est horrible car j’ai l’impression d’avoir des steaks hachés à la place des cuisses 😬, il faut serrer les dents puis ça passe en cours de descente.

Je ne m’attarde pas trop à Trient, je reste un peu stressé par l’enchaînement des bosses donc je veux en finir vite. Sophie m’annonce 4h d’avance sur 2019, j’ai du mal à y croire, c’est grisant !! Je repars vers une montée bien pentue, je me répète « chaque pas te rapproche de Chamonix »… les hallucinations font parties de mon présent, des visages, des maisons, rien d’inquiétant, ça m’amuse plus qu’autre chose. Un peu après les Tseppes c’est reparti pour une descente re-steaks hachés 😭…
Dimanche 28 août
23H00 ->06h00 560ième (-38) 164km 10085m (36h06 de course)
Enfin dernier arrêt à Vallorcine, je suis de nouveau en France 🇫🇷, ça sent bon l’écurie 😃 !! Il me reste la tête aux vents avec ses cailloux énormes à gravir mais vu que le moral est là j’y vais la fleur au fusille. Le serpent de lampes au dessus de moi est féerique. J’avale la montée mais je prends un peu cher pour relier la Flégère, qu’elle est technique cette partie ou alors c’est moi qui suit cramé…
06H00 ->07h13 564ième (+4) 171km 10091m (37h13 de course)
Les bénévoles le savent, ils répètent la phrase magique » une descente de 8km et c’est gagné !! ». Ni une ni deux je m’engouffre dans l’aube naissante. Moins de 37h reste jouable, je suis fier de ma course, je pense déjà aux retrouvailles avec Sophie et à la petite bière, récompense de dur labeur… J’entends du bruit derrière moi, un sauveteur me dépasse à une vitesse folle, s’entraîne t-il ? Malheureusement non, un coureur plus bas a chuté lourdement sur le visage, il est en sang le pauvre, ça me calme, je finis tranquillou…L’arrivée dans Chamonix endormie est une délivrance, très difficile de décrire la force du moment, des gens sont déjà là pour accueillir les coureurs, 100m de l’arche c’est gagné, lever les bras et retrouver Sophie sont mes 2 seuls préoccupations, quel bonheur 🥴…

Voilà c’est « déjà » fini 🤤… 37h13, 564ieme avec 5h00 de moins qu’il y a 3 ans et encore une fois sur le parcours intégral, 838 abandons pour 1789 finishers, mission accomplie. Avec du recul, je sais que ma prépa a été plombée par les barbecues et fêtes estivales avec les copains, mais après 2 ans de disette avec le Covid, il faut savoir aussi se détendre 🥳.
Que dire pour résumer une telle aventure ? C’est une vraie parenthèse de vie, on se retrouve face à soi-même et en même temps c’est un partage avec tellement de monde, et encore plus lorsque l’on est assisté par la personne qui partage sa vie depuis 24 ans, merci Sophie de me suivre dans mes aventures 😘 et gros bisous à Elsa et Anna pour leur soutien de Normandie ❤️ . Quel bonheur de courir cette course dans ces conditions !!

Merci à tous pour vos encouragements ça fait chaud au cœur, merci aux organisateurs d’avoir créé cet événement et évidemment à tous les bénévoles 🙏.
Merci à Camille pour les massages de préparation et de récupération, tes massages sont top. N’hésitez pas à aller le voir, c’est un vrai plus pour réussir 👍💪 (cp-massage@outlook.fr / 0698957713)

Sophie me dit « quand est ce qu’on y retourne ? », let’s go pour retenter l’aventure dans 2 ans et pourquoi pas flirter avec les 35h…résolution 4 😃🤭🤪
J’espère que ce récit vous aura donné envie d’y aller, d’y retourner, ou de découvrir ce beau massif en randonnée, ou juste vous faire un peu voyager. Chamonix reste un must à découvrir pour les amoureux de la montagne, bonnes futures courses à tous, portez vous bien 😉

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